samedi 26 novembre 2011

Le Récit de mon Marathon - 2ème Partie



Suite de mes aventures au Marathon d’Athènes 2011.

Dimanche 13 Novembre 2011 – 9h03 – Ville de Marathon :

Le départ vient donc de nous être donné et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a du monde autour de moi. La peur de tomber est palpable, d’où l’intérêt de courir avec les coudes un peu éloignés. Tout commence doucement donc sous le vent et le froid… 1,2,3,4 premiers kilomètres passés sans problème, je suis un peu en avance sur mes prévisions et me dis que cela me permettra de ne pas prendre trop de retard au cours de la longue montée entre les kilomètres 12 et 32…

5ème kilomètre, cela fait 26min57s que je suis parti.

6,7,8,9,10 kilomètres, j’en suis à 53min34s toujours aucun problème, je suis toujours en avance sur mon temps et cette avance a même tendance à s’accroître à mesure que la course avance, tant mieux. Pour se réhydrater, des postes de ravitaillement sont disposés tous les 2,5 kilomètres environs. Eau, boissons énergétiques, éponges pour se rafraichir le visage, bananes et gels nous seront distribués plus tard sur le parcours.

Au cours de ces 10 premiers kilomètres, ce qui m’a le plus marqué, ce sont les habitants grecs des environs qui sont venus uniquement pour nous soutenir, du bébé à la grand-mère, tout le monde est là à crier « Bravoooo, Kalimeras, Bravooo ». Très sincèrement, voir toutes ces personnes braver le froid pour venir encourager plusieurs milliers de coureur permet d’oublier la température et la pluie fine. De toute façon, au bout de quelques kilomètres le corps se réchauffe et quasiment tout le monde est en maillot de course. Tout le monde.. sauf peut-être moi qui ai préféré garder ma veste de peur qu’il ne pleuve à nouveau au cours de la course (vous verrez ça dans les vidéos).

11,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21 kilomètres, la montée a commencé doucement mais surement, on le ressent d’ailleurs très clairement au niveau des genoux. Nous traversons de nombreux villages grecs ou la plupart des habitants sont la pour nous encourager chaleureusement. J’arrive donc au 21ème kilomètre en 1h55min59s, autrement dit à mi-parcours, et c’est véritablement là que je prends conscience que la montée me fait du mal, je ressens bien que je ne suis plus du tout aussi frais que 2 heures auparavant. Je multiplie donc la prise d’eau et d’aliments divers pour essayer de retrouver la forme. Rien à faire, cette énergie dépensée est derrière moi et il va falloir courir encore 21 kilomètres avec une certaine faiblesse qui s’instaure et qui grandit à mesure que les kilomètres passent.

22,23,24,25 kilomètres, je vois que mon temps d’avance sur mes prévisions qui avait atteint quasiment 10 minutes est en train de baisser… je souffre, je le sais, et ce chronomètre n’aide pas vraiment.

26,27,28,29,30 kilomètres, cela fait maintenant 2h52min44s que je cours et une douleur derrière le genou droit ne veut pas partir. C’est ultra tendu, et c’est une sensation que je n’avais jamais connue à l’entrainement auparavant ; qu’importe il faut aller finir ce marathon! Je cours donc beaucoup moins vite qu’au cours de la première partie du parcours et les vidéos disponibles à la fin de cet article vous le prouveront…

J’ai donc mal derrière le genou droit, et je dois continuer à avancer. Moi qui doublais beaucoup de monde jusqu’alors, commence à sentir le vent tourner et voir pas mal de coureurs me passer devant. Ça aussi pour le moral ce n’est pas l’idéal, en revanche ce qui motive énormément ce sont à la fois les spectateurs sur le bord de la route et le fait de voir des coureurs abandonner progressivement. On voit même passer des bus qui ramènent les coureurs qui ont jeté l’éponge. Voir passer ce bus de l’autre coté de la route ne donne qu’une envie : ne pas monter dedans et se dépasser pour finir malgré tout.

30,31,32 kilomètres je n’attends qu’une chose, c’est que la montée s’arrête et que l’on commence enfin à redescendre vers le centre ville d’Athènes. Cette illusion de croire que la descente est plus facile que la montée au cours d’un marathon, c’est une autre leçon que je retiendrai de cette course. Quand on est fatigué et en particulier quand on a mal au genou, il n’y a rien de pire que la descente…

Malgré les ravitaillements, c’est donc dur, on a beau boire ou manger on reste faible mais motivé. On s’accroche. On sait finalement qu’on va le finir ce marathon, mais on ne sait pas en combien de temps ni dans quel état…

33,34,35,36,37,38,40 kilomètres, la distance entre chaque borne kilométrique semble s’allonger à l’infini, c’est une délivrance à chaque fois qu’un kilomètre en moins est à courir. Nous atteignons le cœur d’Athènes, il y a beaucoup plus de monde, de bruit, de souffrance, de transpiration, et de fierté. On est fier à ce moment là (même si je sais que je ne courrai pas sous les 4 heures), on est fier d’arriver bientôt au bout de ce défi.
Évidemment depuis le début de la course j’ai maintes fois repensé aux personnes qui m’ont encouragées depuis des mois, à mes proches, famille et amis, je pense également aux personnes qui ont permis de faire grimper la collecte contre le cancer à 1.500€. Pour tous ces gens là il était impossible que je lâche.

Plus que 2 kilomètres…

41, ouf, on y est presque, c’est de la descente donc je souffre du genou, mais on y est presque, on a de l’énergie qui revient… on entend de loin le mythique stade panathéique qui gronde de coureurs et de spectateurs, on n’a qu’une envie, c’est de voir cette fameuse ligne d’arrivée à l’horizon et oui, oui elle arrive.

La borne des 42 kilomètres approche et je décide de puiser au fond fond de mes réserves et de commencer à sprinter. Depuis que je participe à des courses officielles (10km, 20km ou semi) j’ai toujours pris pour habitude de sprinter malgré tout à la fin. D’une part ça participe à l’état de délivrance finale et d’autre part ça fait tout de suite réagir le public de l’arrivé qui se met à crier et encourager de plus belle!  Il ne reste qu’une centaine de mètres et me voilà dans ce fameux stade fait entièrement de marbre. Je ne sais plus si le soleil ou la pluie m’accompagnaient mais rien ne pouvais plus m’affaiblir. Je vois qu’a ma montre je finirais sous les 4h10min même si le panneaux d’affichage réglé sur le départ des coureurs professionnels annonce 4heures 
 12. Bref, je cours, je cours, je cours, jusqu’au bout...

C’est fait? C’est fait. 4 heures 9 minutes et 21 secondes. Oui, c’est fait ! Je commence à marcher, en étant extrêmement faible. Je fais le tour de la piste. On me remet une superbe médaille et une cape de protection contre le froid. Celle-ci d’ailleurs ne me fait aucun effet, j’ai extrêmement froid et je tremble. Les dents claquent même. Il fait 10-12°c et j’ai très froid. Pas vraiment le temps de réaliser ce qui se passe, mais je retrouve par chance Laura avec qui j’étais venu, et qui me passe son manteau. Je marche de travers, je tremble, et pourtant le retour à l’hôtel se fera à pieds…Dur dur.

Bref, j’ai essayé depuis des mois de partager mon quotidien en stage et en pleine préparation de mon premier marathon qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. Je suis évidement très fier d’avoir pu terminer cette épreuve physique et mentale, mais aussi d’avoir pu lui donner un véritable sens  à travers ma collecte au profit de l’ARC. Merci à toutes et à tous et merci à EMLyon de son soutien depuis mai dernier.

Tout est bien qui finit bien.


David. 


PS : Si vous souhaitez voir des vidéos de la course, en voici aux 20ème kilomètre (veste noire fermée, j’apparais à la fin de la vidéo au milieu de la route), 30ème kilomètres(veste à moitié ouverte et bouteille d’eau à la main, j’apparais après 8 secondes) et à l’arrivée (en maillot blanc, j’apparais en sprintant à gauche de la piste après 8 secondes) qui soulignent bien l’état de fatigue dans lequel on se trouve à différents moments d’une course de plus de 42 kilomètres. 
--> CLIQUEZ ICI POUR ACCEDER AUX VIDEOS

 
Keep On Resting. 




Le Récit de mon Marathon - 1ère Partie


Salut à tous,

Cela fait maintenant presque 2 semaines que mon marathon s’est achevé et pour tout vous dire, je n’en suis pas encore complètement remis physiquement … mon genou droit me fait quelques caprices, mais ça passera vite j’en suis certain.
Toujours est-il que je ne vous ai toujours pas raconté le déroulement de ma course… ! Alors c’est parti pour le récit détaillé de mon 1er marathon :

Samedi 12 Novembre 2011 – 22h07 – Athènes  – Hôtel Electra :

Mon réveil est dans 6h30, oui, je sais que ce n’est pas idéal et que j’aurais du dormir un peu plus mais le stress et le fait de devoir tout préparer m’ont empêché de me coucher plus tôt.
Que fait-on la veille au soir d’un marathon ? D’abord on mange des pates (classique), puis on boit beaucoup d’eau, et surtout on prépare toutes ses affaires sans rien oublier. Voici à quoi ressemblait l’entrée de ma chambre d’hôtel avec l’ensemble du matériel prêt pour le lendemain matin :


Il est également conseillé d’avoir sur soi pendant la course ses temps de passages aux différents kilomètres pour s’assurer que l’on finira la course dans le temps visé. Une technique parmi d’autres est celle d’avoir un bracelet sur lequel on a écrit tous ses temps, pour ma part, j’ai choisi une technique ancestrale qui fait fureur en classe de CP : le feutre indélébile et mes mains…


Méthode mnémotechnique très efficace qui m’a valu quelques remarques amicales avant le départ de la part de coureurs russes ou encore grecs. Bref, indispensable pour savoir si l’on est dans les temps car vu l’état physique et mental d’un coureur après 35 km, il est impossible de commencer à faire du calcul mental.

Dimanche 13 Novembre 2011 – 5h10 – Athènes  – Hôtel Electra :

Me voila réveillé et  en train de prendre mon petit déjeuner dans le restaurant de l’hôtel ouvert spécialement pour les participants du marathon. Evidemment dans ces moments là on n’a pas très faim et on a l’esprit tourné vers la course comme c’est en fait le cas depuis des jours voire des semaines. Une fois le repas avalé, direction les bus de l’organisation qui nous mèneront à bon port, c'est-à-dire à la ville de Marathon. Tout au long du trajet, un cd en anglais nous explique les consignes à respecter une fois sur place. Le stress monte…

Dimanche 13 Novembre 2011 – 5h45 – Quelque part entre Athènes  et Marathon :

Je suis dans le bus, et le trajet emprunté est exactement le même que celui que nous courrons quelques heures plus tard en sens inverse, je décide donc de ne pas regarder par la vitre. Néanmoins, je commence à observer que l’on descend pas mal… ce qui signifie que le parcours va bien monter… La bonne nouvelle !!
Nous arrivons donc à Marathon, et première observation évidente : il gèle ! La température est en dessous des 9°c et je suis en short. L’attente jusqu’à 9h (heure du départ) va être longue…  Heureusement, un gymnase (enfin les vestiaires d’un gymnase) nous est ouvert afin d’attendre au chaud sans subir le vent plutôt violent et les vagues de pluie fine. Pour un premier marathon, la météo n’est clairement pas avec moi.

Dimanche 13 Novembre 2011 – 9h00 – Ville de Marathon :

Le départ est sur le point d’être donné, tout le monde s’applaudit, se serre la main, s’encourage, c’est bien ça l’esprit du marathon dont on m’avait tant parlé durant ces mois de préparation.
Je suis dans le 3ème bloc de départ. Pour les néophytes, les meilleurs coureurs (professionnels) sont les premiers à partir de la ligne de départ puis les autres coureurs sont classés par niveau dans les différents blocs suivants sachant qu’il y en a 8 au total.
3 minutes d’attentes pour que les deux premiers blocs partent, puis c’est à nous, le coup de feu est sur le point de retentir pour notre bloc, il fait froid mais je suis bouillant, nous sommes des milliers mais j’essaye de me retrouver seul avec moi-même… Je pense à la collecte contre le cancer qui a été un succès mais aussi une pression supplémentaire…PAN ! C’est parti…





dimanche 13 novembre 2011

Marathon fini: tout va bien !

En dépit de la pluie, des 9°, du vent, des 20 km de montée, du manque de sommeil dû au stress (oui oui), j'ai pu terminer le Marathon Classique d'Athènes ce matin en 4 heures et 9 minutes.

Je suis évidemment complètement mort pour au moins quelques jours, mais surtout content: content du travail accompli jusqu'ici pour finir cette course, content d'avoir réussi à convaincre 42 personnes de participer à une collecte pour la recherche contre le cancer (en atteignant l’objectif de 1500€ !), et content surtout d'en avoir bel et bien fini!
Cette dernière semaine a été particulièrement éprouvante: entre le régime alimentaire assez contraignant et le stress qui est monté progressivement, c'est un véritable soulagement de pouvoir me dire à présent que le travail a été (bien) fait. 

Je publierai d'ici quelques jours le récit épique de la course avec photos et peut-être vidéos à l'appui.

Merci à tous les donateurs et à tous les lecteurs de ce blog.

A très vite,


David, coureur épuisé.




vendredi 4 novembre 2011

Départ imminent

C'est demain matin (vers 5h) que je pars enfin pour ce havre de paix qu'est devenu la Grèce ces dernières semaines. Blague à part, c'est beaucoup d'excitation que de préparer ses affaires pour le marathon:
- les chaussures évidemment,
- les chaussettes "techniques" à 15 € la paire..
- le short et le collant pour avoir le choix le jour J en fonction de la météo.
- le maillot blanc floqué EMLYON Business School dans le dos, avec un petit drapeau de la France fièrement floqué sur la manche gauche.

Bref, reste plus que le dossard et la puce accrochée à la chaussure (qui permet de mesurer officiellement son temps de parcours) que je récupérerai la veille de la course et je serai enfin prêt à prendre le départ du Marathon Classique d'Athènes.


En recherchant sur internet ces derniers jours, j'ai appris avec euh... joie qu'il s'agissait d'un parcours assez difficile car il comprend environs 15-20 kilomètres de montée...! Ce qui est énorme pour un parcours de marathon, mais bon le défi n'en est que plus beau. Quant au chrono, après tout, ce n'est pas l'essentiel et si une bonne perf est au rendez-vous, ça ne sera que du bonus.

Sinon, les encouragements continuent à affluer et cela fait toujours autant plaisir. J'espère simplement ne pas décevoir les personnes qui ont gentiment accepté de participer à ma collecte depuis des mois en terminant comme il se doit cette épreuve de 42,195 km .

Tout ceci pour remercier à nouveau EMLYON qui a été mon sponsor n°1, mes proches qui m'ont encouragé et tous les participant à la collecte au profit de l'Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC). Je vous invite d'ailleurs à rejoindre leur page Facebook qui permet au quotidien d'apprendre les dernières avancées médicales dans la lutte contre le cancer: ICI.

Merci à tous, j'espère pouvoir vous écrire depuis la Grèce pour vous raconter mes ultimes aventures avant la course de dimanche 9h !

A très très vite,

David.

J-8
Keep On Running.




vendredi 21 octobre 2011

MOXYPEN FORTE 500mg

Voilà, ce qui devait arriver arriva... Je viens de tomber malade à 22 jours du Marathon d'Athènes... Bon, normalement d'ici 10 jours ça devrait aller, mais j'ai attrapé une sorte d'infection à la gorge qui est assez avancée donc antibiotiques etc pendant une semaine. Ci-dessous la retranscription de la drôle de discussion entre un médecin russe qui ne parle qu'en hébreu avec un horrible accent et moi qui ne parle toujours pas l'hébreu (sauf les mots toilettes, eau, piquant...bon j'exagère un peu):

"-Vous me prendrez du Moxypen 500mg 3 fois par jour toutes les 8 heures pendant 7 jours et ces bonbons à la fraise en plus, vous pouvez en prendre jusqu'à 8 par jour...
- Je dois en prendre 8 par jours?
- C'est vous qui voyez...
- Est-ce que je peux quand même aller en boîte ce soir?
- C'est vous qui voyez...
- Et l'alcool?
- C'est vous qui voyez..."



Bon, 100€ la consultation d'1/4 d'heure, c'est pas donné. Bref, j'ai pu acheter mes médicaments+bonbons à la pharmacie la plus proche et ai déjà commencé le traitement.

Mais honnêtement, je ne vais pas me plaindre et mieux vaut rester optimiste. Les encouragements de mes amis se multiplient, des employés d'EMLyon Business School s'y mettent également, c'est agréable de se sentir entouré comme cela. Naturellement il y a de la pression qui s'accumule, mais de la "pression positive".

Je commence a m'imaginer déjà au départ de ce marathon...à moins... à moins qu'une manifestation éclate encore place Syntagma (mon hôtel n'est pas loin) et qu'une mauvaise nouvelle vienne se mêler à ce défi...

Mais non, restons optimistes disais-je, tant d'efforts jusqu'ici, il faudra bien que ça paye.


Merci encore à tous les proches et à tous ceux qui continuent à participer à ma collecte pour l'ARC, on y est presque... Allez, atteignons les 1400€ !!


J-22
Keep On Running. On va récupérer d'abord.